jeudi 2 novembre 2006

Nomades

Sur mon portable français, je viens de recevoir un texto d'un numéro anglais, en provenance du bout d'habit. Il me dit : "Dépêche-toi"...
Dans quelques heures, je prends l'avion pour rejoindre deux amis que le hasard (stroobia!) de nos parcours professionnels respectifs rassemble au bout du monde. Au milieu de nos semaines de boulot, deux jours d'amitié pure, 100% de bonheur, de débats et de théories variées nous permettront de refaire le monde le temps d'une nuit.
Depuis deux semaines que j'anticipe cet événement, je retiens mon souffle, redoutant le flot d'émotions qui a déjà submergé ondes téléphoniques et boîtes mail. Dans mon appartement parisien, je suis entièrement tendue vers une petite surface de la carte du monde sur laquelle il est marqué Emirats Arabes Unis.
J'emporte avec moi quelques lieux communs sur le Golfe, et me demande s'ils survivront au voyage. Au bout d'habit, les pistes de ski sont à 10 minutes de la plage, et il me semble invraisemblable d'y cumuler des plaisirs jusque là exclusivement réservés au Liban. De Dubaï, je ne connais que l'aéroport, et n'en ai retenu qu'un mouvement permanent, de la moquette au pied des tapis roulants, et des palmiers en plastique plantés dans cette même moquette. Je n'arrête pas d'imaginer des buildings au soleil, et compte me plonger dans le roman d'Ahmed Abodehman, seul écrivain saoudien francophone que je connaisse, et que mon ami de Stroobia m'a fait découvrir : après avoir parcouru l'histoire de la Bosnie du XVIe au XXe siècle à travers Le pont sur la Drina, je me demande ce que cette nouvelle lecture me réserve.
Hier, à Beyrouth, une 5e grenade de type Energa (ie, que l'on lance au moyen d'un fusil) a explosé, cette fois (et pour la deuxième fois) devant la caserne Helou à Mar Elias. Aujourd'hui, il faisait 10°C à Paris, et l'hiver se faisait déjà sentir. Demain, il fera 35°C au bout d'habit.
Bientôt je serai avec d'autres nomades des temps modernes. La perspective me réjouit, mais mon esprit n'arrive à se fixer ni à Paris, ni à Beyrouth, et encore moins ailleurs. Je ne sais pas vraiment quoi faire pour tuer le temps qui nous sépare, mais je me dépêche...

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Un ptit bonjour de Vienne - Et bon voyage! LBFRBiH33