lundi 2 octobre 2006

The end v/s To be continued

Dimanche 1er octobre 2006 : le retrait israélien se sera finalement achevé quelques heures avant le début de Yom Kippour.
Tout le retrait ?
Non ! Car un petit village reste (et restera encore) sous le contrôle de l'envahisseur, comme en témoigne le général Pelligrini (dont le nom ne manque pas de me faire sourire, dans le contexte houleux du commandement de la FINUL, que la France cèdera à l'Italie en février 2007).
Ledit village s'appelle Ghajar, 2.000 habitants, et son statut avait été débattu en janvier 2006 : la ligne bleue (qui délimite la frontière libano-israélienne en fonction des cartes héritées des mandats français et britanniques sur la région) le traverse au milieu, ou, plus spécifiquement, au tiers - ou encore aux deux tiers, en fonction du point de vue adopté. L'ensemble des habitants détiennent le passeport israélien, mais, le 12 juillet 2006, Tsahal en occupait les 2/3 et le Hezb le 1/3 restant. Aujourd'hui, des barbelés dans la prairie et un grand fossé le séparent du Liban.
Il y a quelques jours, au Sud-Liban, des chars Leclerc et Merkava se sont rencontrés. Il me semble avoir lu (ou entendu) que Tsahal avait procédé à la vérification de l'identité des casques bleus français. Je me demande encore si je dois m'en indigner ou en rire. En y repensant, la dernière option finit par l'emporter.
Et pour tous les amoureux de l'architecture libanaise, une pétition tente effectivement d'empêcher la destruction d'une partie de Gemmayze pour en faire une Dubaï miniature. En ligne depuis une dizaine de jours, elle ne dispose encore que de 1.300 signatures. Face aux millions qui sont en jeu, j'imagine que c'est bien peu. J'espère pourtant que les ONG (APSAD, ADG, etc.) et les architectes de renom (Président de l'Ordre des Architectes, Représentant du patrimoine libanais à l'Unesco, etc.) qui sont à l'origine de cette mobilisation arriveront à sauver le quartier. Il est dur d'admirer Paris et de penser qu'au même moment, quelque part à Beyrouth, un bulldozer démolit un immeuble chargé d'Histoire : parfois, Beyrouth me fait singulièrement penser à Pékin. J'ai signé la pétition parce que je ne veux pas avoir un centre-ville musée entouré d'une ville de verre. Je l'ai signée parce qu'au cours de l'été 2006, le musée était moribond et les centres commerciaux déserts, tandis que Gemmayzé et Hamra s'agitaient encore. Je l'ai signée en pensant à ce marchand de San Diego qui adorait son pays mais qui enviait ma jeunesse parisienne. Je revois encore ses yeux se perdre dans les vagues du Pacifique, tandis qu'il me confiait son rêve : passer sa proche retraite à flâner dans les rues de Paris et à admirer les pierres de ma ville...

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Aujourd'hui ds l'orient:
À Achrafieh, les habitants de Abdel-Wahab Inglisi tirent la sonnette d’alarme et mettent en garde contre la démolition de l’immeuble Panayot qui vient d’être cédé à la société Green Stone. Datant de l’époque du mandat français, la belle construction métissée de toutes les influences fait partie des premiers immeubles de la capitale et a une présence certaine au sein de Abdel-Wahab, quartier dit à « caractère traditionnel ».
Dans son ouvrage intitulé L’habitation au Liban, paru aux éditions Geuthner, l’auteur-architecte, Jacques Liger-Belair, lui consacre une page entière. Car l’immeuble Panayot fait partie de ces belles bâtisses levantines qui témoignent du « début de l’architecture moderne, et aussi, orientalisme oblige, des résurgences d’art ottoman. Le tout mêlé, parfois greffé sur une fin de tradition ». Aujourd’hui, dans quelle mesure peut-on sauver cette pierre rescapée du siècle dernier, témoin de notre identité culturelle ?
« Les hommes de progrès respectent le passé », mais nos responsables n’ont que faire de la citation de Montesquieu et des mesures proposées depuis 1995 par le ministère de la Culture pour mettre fin à l’érosion du patrimoine immobilier. Dans une parfaite indifférence, la progression démographique et l’extension foncière continuent de rogner l’héritage architectural de la capitale et les pierres rescapées sont prises en étau par l’acier et le béton et ne représentent plus que les 2,5 % de l’immobilier. Les cinq secteurs à caractère historique, Gemmayzé, Furn el-Hayek, Abdel-Wahab el-Inglisi, Monnot et Aïn el-Mreisseh, risquent de disparaître.