jeudi 23 novembre 2006

From Beirut

Ce matin, le ciel est bleu et le soleil au rendez-vous. Il y a peu, les rues de Beyrouth étaient encore vides. Dehors, les klaxons des premiers convois commencent à se faire entendre. Dans toute la ville, l'armée s'est répandue et a instauré des barrages. Hier soir, en rentrant de l'aéroport, les soldats avaient l'air tranquille et quelque peu désoeuvré.
Je suis assise à la même place que tous les jours de cet été où j'ai tenu ce blog. Par la fenêtre, les vieilles maisons d'en face sont encore debout, et je tente de profiter du sursis.
Voilà deux nuits que je dors mal. Sur toutes les télés, les mines affichées sont graves. LBC, NBN, TL, et les autres retransmettent les funérailles en continu. La Future marque J+647 depuis la mort de Hariri.
Jeudi soir à Paris, la veille de mon départ pour Beyrouth, je n'avais pas réussi à m'endormir. L'excitation de retrouver ma ville était tellement forte qu'elle tenait mes yeux grands ouverts dans le noir. Immobile dans mon lit, je sentais mon coeur battre à mille à l'heure. Je brûlais de revoir mon pays 3 mois après en avoir été privée, et de toucher du doigt les ponts métalliques, le pont de Mdeirej, et les ruines de Dahyé.
Nous avions atterri de façon tout à fait inhabituelle, en survolant à basse altitude les champs de bananiers qui longent encore la portion sud de la côte beyrouthine. Nous n'avons rien vu d'Ouzaï et de ses taudis, et nous avons longuement roulé pour arriver jusqu'au terminal. A la sortie de l'aéroport, comme un immense cocon, l'air chaud de ma ville m'a enveloppée. Je débordais de bonheur.
Dehors, rien ne semblait avoir changé, hormis une gigantesque photo du Cheikh Hassan sur l'autoroute de l'aéroport, symbolisant la victoire divine. J'ai noté qu'elle était dans les teintes du rouge national plutôt qu'en jaune. Partout ailleurs, sur les panneaux publicitaires, une campagne rappelait Marwan Hamadé, Rafic Hariri, Bassel Fleihane, Samir Kassir, May Chidiac, Gebran Tuéni, et, depuis hier, Pierre Gemayel Jr. En blanc sur fond bleu, cette phrase : "Nous n'oublierons pas" (Lan nansa).
Le bonheur de retrouver ma famille et mes amis, et de goûter à la cuisine de ma nounou était immense. J'ai passé 36 heures à Beyrouth, et j'ai réussi à manger une quantité invraisemblable de plats de tout genre. J'étais affamée de mon pays.
Quelques jours plus tard, dans une chambre d'hôtel au bord de la Mer Morte, j'ai appris l'assassinat de Pierre Gemayel Jr, 34 ans, un gamin à peine plus âgé que moi. Comme lors de tous les précédents attentats, j'ai commencé par me demander qui était Pierre Gemayel, le temps que mon esprit absorbe la nouvelle. L'espace de quelques secondes, les images de politiciens de la famille Gemayel, Bachir, Amine, Pierre Sr, Nadim et Solange, se sont confondues dans mon esprit. En même temps que le noeud qui se nouait dans mon estomac, je me demandais pourquoi les libanais s'acharnent à résoudre les problèmes dans le sang. J'étais à bout, dégoûtée, et pourtant toujours aussi peu encline à céder à cet énième appel à la violence.
Que l'excellent week end que je venais de passer entre Beyrouth, Beiteddine, Damas et la Mer Morte s'achève par un événement aussi tragique me dépassait. J'ai eu envie de pleurer, mais je savais que je n'y arriverai pas. Les autres libanais, présents à la conférence à laquelle j'assistais en Jordanie, ont plié bagage le soir même. Moi, j'ai écrit.
Et pendant que j'écrivais pour évacuer mon angoisse, je pensais aux attentats de Londres, et aux coupables que l'on avait arrêtés au bout de 3 jours. Pourtant, combien de voyageurs "commutent" quotidiennement dans les couloirs du Tube ? Au-delà des déclarations enflammées, pourquoi est-il tellement difficile, dans mon pays, de retrouver des hommes qui circulent en Range Rover, qui tuent à la mitraillette, à bout portant et en plein jour ? Pourquoi les crimes, ici, doivent donc rester impunis ? Pourquoi mon avenir et celui de mes concitoyens, que nous ne souhaitons que paisible et florissant, doit-il baigner en permanence dans l'incertitude ? Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ?
Et pendant que ce sempiternel "Pourquoi ?" me matraquait le cerveau, pendant que j'écrivais d'une main et que j'écoutais la conférence de l'autre oreille, je sentais progressivement poindre, d'une façon totalement absurde, un certain espoir... Ce sale espoir, comme dirait l'Antigone d'Anouilh, qui subsiste comme un défi, un espoir insensé, irraisonné, voire même idiot dans un tel contexte, mais un espoir aussi serein qu'absurde, et qui, lui, refuse catégoriquement de mourir.
Il est 10h50 et la ville s'agite de plus en plus : voitures, klaxons, et musique à tue-tête succèdent à des minutes de calme de plus en plus courtes. A 13h, les funérailles auront lieu au Centre-Ville. La dépouille sera ensuite transférée à Bickfaya, fief des Gemayel au coeur de la montagne libanaise.
A 15h45, je prends l'avion pour Paris.

lundi 13 novembre 2006

Back from Dubai²

Hier, 5 ministres libanais ont démissionné. Les querelles entre les différents partis n'en finissent plus. Hormis leurs membres, tout le monde est las de les entendre. A Paris, nous sommes plusieurs à nous désintéresser progressivement de ces discussions qui n'en finissent pas, et de ces hommes qui ne se disputent finalement que le pouvoir. Partout, on peut lire que deux visions incompatibles s'affrontent. Moi, je me demande quelles sont ces incompatibilités tellement profondes que tout le monde en parle comme d'une évidence, en omettant systématiquement de les nommer.
A Paris, ce sont des discussions d'un autre type qui reviennent sur le terrain, à l'approche des fêtes de fin d'année : celles du prix des billets d'avion. Pour une partie des 10 millions de libanais qui résident à l'étranger, en Europe, en Afrique, en Australie ou dans les Amériques, indépendamment de la confession, c'est le moment d'aller passer des vacances en famille. De Mexico, Dubaï, Tokyo, Bruxelles, Paris, Londres, Montréal ou Atlanta, nous nous retrouvons toujours à Beyrouth à la fin de l'année.
Entre décembre 1999 et décembre 2006, le tarif d'un Paris-Beyrouth en vol direct (4h) a augmenté de plus de 50%, atteignant aujourd'hui un minimum de 880€ en classe éco (billet non modifiable sans pénalités, et obtenu comme une faveur exceptionnelle dans les agences de voyage spécialisées). Pour le même prix, et aux mêmes dates, on peut arriver jusqu'à Pékin avec Air France (10h de vol). Wikipédia m'apprend qu'en 2004, la MEA (Middle East Airlines, compagnie nationale) affichait un résultat net de 50 millions de dollars (40M$ en 2005), et qu'elle est détenue à 99.37% par la Banque Centrale. Je me demande à qui appartiennent les 0.63% restants. En 1998, Air France et la MEA se sont alliées, et l'ensemble de la flotte libanaise avait basculé sur Airbus. Sur le site de l'Ambassade de France au Liban, j'apprends que le Directeur Général actuel de la MEA, M. Mohamad el Hout, est Chevalier de la Légion d'Honneur française depuis le mois de mai 2006.
Face aux prix quasi-prohibitifs du Paris-Beyrouth en "haute saison", que de fois n'ai-je pensé passer Noël aux Maldives ? Mais pas une seule fois, en presque 10 ans de résidence parisienne, ma révolte n'a réussi à se transformer en une résolution concrète. Je me demande tout de même ce que j'aurais fait si j'avais une famille en France, ou si je n'entrais pas dans la catégorie des jeunes cadres dynamiques français. Est-ce que j'aurais, petit à petit, renoncé à mon (autre) pays ?
En été, les tarifs semblent légèrement plus abordables parce que les vacances s'étalent sur une période plus longue. Chaque année, depuis l'enfance, je partage une partie de mon été entre la mer Méditerranée et la montagne libanaise. Et chaque année, c'est le même plaisir de retrouver les flots de mon rivage, puis de surplomber le brouillard, assise sur l'une des terres arides du Mont-Liban.
Aujourd'hui, il faisait 11°C à Paris. Il y a quelques jours, à Dubaï, j'avais profité des 35°C ambiants pour nager dans la mer du Golfe. J'ai plongé la tête sous l'eau, battu des pieds et des mains jusqu'à l'essoufflement, et fini par faire la planche, me laissant porter par le courant. C'était un bonheur immense. Je flottais en regardant le ciel bleu, coupée du monde extérieur par le bruissement de la mer. Je n'ai sans doute pas dérivé longtemps, mais j'ai savouré chaque minute de ce bain inattendu, me laissant submerger par l'eau et les émotions. Pour la première fois en presque 30 ans, je n'avais pas nagé en été.
A mi-chemin entre mon juillet libanais et une nouvelle fin d'année beyrouthine, je me sens parfois loin de la réalité. Vendredi matin, je m'envole pour Beyrouth, où je ferai un passage éclair de 36h. Depuis des semaines que je connais la date de ce prochain voyage, j'anticipe le dîner dans la Grande Maison autant que je redoute le début de la démolition de la maison d'en face (dont le propriétaire a, assez ironiquement, signé la pétition de Gemmayzé). Je vis et revis des retrouvailles chaleureuses avec ma famille et mes amis. J'imagine les rues de Hamra et de Gemmayzé la nuit. Je rêve de sentir l'odeur de la terre mouillée, celle-là qui, à défaut de feuilles mortes, annonce l'automne beyrouthin en envahissant nos narines. Plus mon voyage s'approche, et plus ces images deviennent concrètes, palpables.
Je me souviens tout à coup de mon pied sur l'accélérateur, le 2 août 2006, alors que nous rentrions de Deir-el-Qamar à Beyrouth. A l'aller, nous avions fait un grand détour par Aley, franchissant deux montagnes consécutives pour arriver à destination. Au retour, rejetant l'idée même du danger, j'avais décidé d'emprunter l'autoroute. Jusqu'à Damour, nous avions dû rouler sur l'ancienne route. A notre gauche, nous pouvions attester de nos propres yeux la destruction de ces ponts familiers que les télévisions nous transmettaient quotidiennement. De retour sur la portion praticable de l'autoroute, nous avions bêtement explosé de joie et brandi le V de la victoire après avoir dépassé, indemnes, le premier pont encore intact. Nous étions arrivés à Beyrouth fourbus mais heureux de notre épopée du jour. J'hésitais entre la qualifier d'héroïque ou la considérer comme une ballade ordinaire, le danger que nous croyions braver étant en fait totalement illusoire. Le soir, j'apprenais que la vieille route que nous avions empruntée avait été bombardée dans l'après-midi, probablement quelques kilomètres plus au sud de l'endroit où nous nous trouvions. J'avais conservé un calme olympien. J'ignore pourquoi il me semble nécessaire d'expérimenter les événements en personne pour pouvoir y croire.
Dans quelques jours, je ferai probablement un détour par Dahyé. Trois mois plus tard, j'imagine que les amas de gravats seront encore là. Je me demande quelle sera ma réaction. Très égoïstement, et d'avoir tellement anticipé ce retour au bercail, j'espère que, cette semaine, les querelles inter-gouvernementales laisseront les rues de Beyrouth tranquilles.
En attendant, et en écho aux dish du Kosovo, voici ceux des toits du bout d'habit...

vendredi 10 novembre 2006

Back from Dubai

Je me suis donc dépêchée... Et comme souvent, mon corps a voyagé plus vite que mon esprit : je me suis endormie dans un avion à CDG 2F, et me suis réveillée dans l'air moite du bout d'habit. Mes amis étaient bien au rendez-vous, et nous étions tous un peu surpris de nous retrouver là, comme par hasard. Il m'a fallu plusieurs heures pour chasser un certain sentiment d'étrangeté par rapport à ces visages familiers que je voyais dans un cadre totalement inconnu.
Mais les événements se sont enchaînés à une vitesse telle que, au bout de 24 heures, j'étais moi-même étonnée de répondre "hier" à la question "quand es-tu arrivée ?". En temps normal, "hier" est banal, un peu pareil à demain, et légèrement différent d'aujourd'hui, mais jamais aussi contrasté que lors d'un déplacement.
En l'espace de quelques heures, nous avons été au Méridien, au Sheraton et au Rotana, les hôtels ayant la particularité d'être seuls autorisés à servir des boissons alcoolisées. Le bout d'habit est une ville à taille encore humaine dans le gigantisme ambiant : il règne une certaine animation dans ses rues que traversent des voitures, plusieurs vélos et quelques piétons. A Dubaï par contre, rien de tel. Le flot de voitures y est aussi continu que les tours en construction. La nuit, les grues au sommet des buildings pointillent le ciel de petites lumières rouges. La ville a un côté mégaloPhotos, gigantesque, démesuré, et comme hors de ce monde. On peut y skier dans un hangar ou se faire surprendre par la pluie dans les allées d'un mall. Les gratte-ciels qui rivalisent de hauteur ne semblent pas émaner d'un besoin réel, et encore moins d'une somme de besoins qui s'inscrivent dans le temps, et qui marquent durablement les étapes d'évolution d'une société. En l'absence de ce continuum historique, il ne subsiste qu'une immense artificialité qui s'étend sur plusieurs kilomètres, le long de l'avenue à 12 voies du Cheikh Zayed. Le cheikh Zayed bin Sultan el-Nahyan était le premier président des Emirats, et l'on peut régulièrement voir sa photo s'afficher sur d'immenses panneaux.
Les Emirats Arabes Unis (EAU) sont une fédération des 7 Etats de Abu Zabi (Zabi signifiant Oryx), Dubaï, Sharjah (Al-Châriqa), Ajman, Um al Qaywayn, Ras el Kahyma sur le Golfe Arabo-Persique et Al Fujaira sur la mer d'Oman. Abu Zabi est la capitale, et le seul émirat à disposer de revenus pétroliers qu'il redistribue aux six autres. Anciennement sous contrôle britannique, l'ensemble a acquis son indépendance en 1972. C'est à la fois étonnant et très éloigné de ce que l'on pourrait imaginer. La population actuelle des pays du Golfe compte près de 75% de non-émiratis. Dans aucun restaurant, je n'ai pu commander mon plat en arabe.
Dans ce contexte, le plus difficile à expérimenter était l'authenticité.
Elle existe pourtant bien dans le café arabe, non torréfié, servi vert et bouillant, et dans l'odeur duquel on peut distinguer le mélange de cardamone, d'eau de rose et de safran. Il a tout le goût du café et, pour le bonheur de mes papilles, l'amertume en moins. Je pense en souriant qu'il pourrait s'agir là d'un véritable café "éthique" / "équitable" à commercialiser en Europe sous le label Max Havellaar.
L'authenticité existe également dans les rues de Deira, quartier Est de Dubaï, longue péninsule entre la Dubai Creek et le Golfe Arabo-Persique, cernée de barques et de bateaux de tout genre où la vie se poursuit, comme sur tous les docks, jusque tard dans la nuit. Les habitants des ruelles étroites sont tous indiens ou pakistanais, travailleurs pauvres et immigrés dont le linge pend dans la rue, le long des murs, et qui se réunissent à l'air libre, comme dans tous les quartiers populaires du monde. A Deira, un brouhaha permanent règne, et l'on nous observait parfois avec un peu d'étonnement. Par les portes largement ouvertes, on pouvait distinguer un intérieur dépouillé mais souvent surpeuplé. Et là, parmi la foule masculine, parmi tous ces hommes à la peau sombre, parmis leurs shalwar camiz blancs venus tout droit de Peshawar ou de Bombay, il y a quelques femmes. Elles sont parfois voilées, souvent africaines, et tranchent par leur déhanchement avec la masse dense et fantômatique qui les entoure. A Deira, on peut boire du lait de coco à même la noix : après avoir fait la tournée des hôtels luxueux de Dubaï, et après avoir vu Borj el Arab (ie, la tour des Arabes, bâtiment en forme de voile érigé sur la mer, dont Wikipédia prévoit la rentabilisation dans 400 ans), c'est un plaisir sain et indescriptible de flâner dans cette quasi-banlieue (en plein centre) où les immeubles ne dépassent pas les 6 étages et la rue 5 mètres de large, avec une noix de coco verte, percée, et surmontée d'un chalumeau blanc...
Mais il n'y a pas de mots pour dire le désert, ni pour expliquer le plaisir de marcher pieds nus dans le sable encore chaud, et d'admirer le coucher du soleil assis à cheval au sommet d'une dune dorée. Pouvoir ensuite se baigner au clair de lune, dans une piscine-oasis au milieu de ce désert, sans avoir froid, tenait d'un rêve que ne réussissaient pas à entamer le tourisme de luxe des 2 chameaux, du faucon et des hommes en deshdasha (ie, robe blanche) avec un Nokia dernier cri dans la poche. Savourer l'espace et l'immensité du silence est justement ce qui manque dans la ville toute proche.
Voici Dubaï en 1960...
... et Dubaï aujourd'hui.

jeudi 2 novembre 2006

Nomades

Sur mon portable français, je viens de recevoir un texto d'un numéro anglais, en provenance du bout d'habit. Il me dit : "Dépêche-toi"...
Dans quelques heures, je prends l'avion pour rejoindre deux amis que le hasard (stroobia!) de nos parcours professionnels respectifs rassemble au bout du monde. Au milieu de nos semaines de boulot, deux jours d'amitié pure, 100% de bonheur, de débats et de théories variées nous permettront de refaire le monde le temps d'une nuit.
Depuis deux semaines que j'anticipe cet événement, je retiens mon souffle, redoutant le flot d'émotions qui a déjà submergé ondes téléphoniques et boîtes mail. Dans mon appartement parisien, je suis entièrement tendue vers une petite surface de la carte du monde sur laquelle il est marqué Emirats Arabes Unis.
J'emporte avec moi quelques lieux communs sur le Golfe, et me demande s'ils survivront au voyage. Au bout d'habit, les pistes de ski sont à 10 minutes de la plage, et il me semble invraisemblable d'y cumuler des plaisirs jusque là exclusivement réservés au Liban. De Dubaï, je ne connais que l'aéroport, et n'en ai retenu qu'un mouvement permanent, de la moquette au pied des tapis roulants, et des palmiers en plastique plantés dans cette même moquette. Je n'arrête pas d'imaginer des buildings au soleil, et compte me plonger dans le roman d'Ahmed Abodehman, seul écrivain saoudien francophone que je connaisse, et que mon ami de Stroobia m'a fait découvrir : après avoir parcouru l'histoire de la Bosnie du XVIe au XXe siècle à travers Le pont sur la Drina, je me demande ce que cette nouvelle lecture me réserve.
Hier, à Beyrouth, une 5e grenade de type Energa (ie, que l'on lance au moyen d'un fusil) a explosé, cette fois (et pour la deuxième fois) devant la caserne Helou à Mar Elias. Aujourd'hui, il faisait 10°C à Paris, et l'hiver se faisait déjà sentir. Demain, il fera 35°C au bout d'habit.
Bientôt je serai avec d'autres nomades des temps modernes. La perspective me réjouit, mais mon esprit n'arrive à se fixer ni à Paris, ni à Beyrouth, et encore moins ailleurs. Je ne sais pas vraiment quoi faire pour tuer le temps qui nous sépare, mais je me dépêche...