MPM, MZ
Maputo, Moçambique, um domingo da primavera de 2010
Je ne parle pas portugais. Não hablo português. Avec un peu d'espagnol, de français, d'anglais, je devine les choses aussi vaguement que j'arrive à m'exprimer.
Plus d'une année sans écrire. De mes différents voyages, à peine quelques notes sur un carnet qui ne voyage plus depuis un moment, et quelques jetés au crayon mine, entre les notes bleues de mes différents cahiers.
De mon séjour en Chine, en juillet 2009:
Et du dernier jour :
Curieusement, aujourd'hui, ce ne sont pas ces souvenirs que me reviennent de ce séjour. Je garde surtout en mémoire les repas copieux, les pommes allumettes vinaigrées, tout juste revenues, à la fois molles et croquantes, et les jus de noix de coco façon pure orthodoxe, dont je buvais jusqu'à six cannettes par repas.
Une année et quelque plus tard, à la baie de Catembe, je laisse le vent frais du printemps me taquiner pendant que j'observe Maputo, qui s'étire de l'autre côté de l'eau. L'envie d'écrire m'est revenue lentement. Elle s'est imposée d'elle-même après une journée au soleil, à marcher au bord de la mer, marchander dans un mélange d'anglais et d'espagnol, et manger des poissons et crustacés. La vie ici semble la fois moins confortable et plus tranquille. Les pêcheurs se mettent à 4 ou 5 pour tirer le filet de l'eau. Les HLM d'inspiration soviétique rivalisent avec les constructions portugaises, les habitations modestes, les immeubles modernes et les villas. On sent bien que la ville change. Les habitants nous le confirment : Maputo n'est plus ce qu'elle était. Ce constat me transporte à Beyrouth, le temps d'une pensée pieuse pour un certain urbanisme, reflet d'une autre qualité de vie, qu'ont emportée à tour de grue des entrepreneurs attirés par des gains colossaux. Maputo, Le Caire, Beyrouth, Dubai, Pékin : on y retrouve les mêmes facettes d'un mal-développement effréné, qui éradique l'ancien bien plus vite qu'il ne faudrait à l'esprit humain pour s'adapter au changement.
Mais cette frénésie quasi-anarchique n'a pas encore touché Catembé. Ici, on n'entend que le bruit des vagues après 21h et on arrive encore à l'entendre en plein jour, entre quelques bruits d'activité humaine. Le soleil du printemps est magnifiquement radieux. La plage s'étend paresseusement à gauche et à droite du Gallery Hotel, laissant 10 mètres de sable au public, accueillant quelques barques de pêcheurs par-ci ou par-là. A une heure de marche de là, l'effervescence est de mise au petit port, qui reçoit régulièrement de petites embarcations-taxis et où le ferry de Maputo, toutes les heures, déverse un flot coloré de personnes, de voitures et de marchandises de tout type, qui envahissent l'allée principale dans un brouhaha extraordinaire, avant de s'éparpiller vers des destinations finales variées.
La traversée coûte 5 Meticals soit 13 cents ou 200 LBP.
Plus d'une année sans écrire. De mes différents voyages, à peine quelques notes sur un carnet qui ne voyage plus depuis un moment, et quelques jetés au crayon mine, entre les notes bleues de mes différents cahiers.
De mon séjour en Chine, en juillet 2009:
"On boit de l'eau bouillante, on se côtoie de près dans les toilettes turques [ndl : les portes et murs des toilettes chinoises ne vont jamais du sol au plafond].
Nous sommes dans une grande pièce d'une cinquantaine de m². Le mur de gauche présente de grandes tâches jaunes. En face, un bureau en bois, en forme de L, large, massif, vide. Du plafond pendent six décorations chinoises, à intervalles irréguliers, vert, jaune, rose, mais surtout rouge vif. Par la fenêtre, le ciel est sale. Le soleil se couche en envoyant de pâles rayons se refléter sur l'immeuble d'en face. Au loin, d'autres immeubles, quelques antennes. Le ton de la conversation est bas. Presque trop bas. J'ai parfois l'impression d'assister à un grand murmure, ou encore de crier fort en parlant normalement. Étonnamment, aujourd'hui, mon verre d'eau est frais. J'hésite à tirer des conclusions hâtives, mais j'ai l'impression d'évoluer dans un environnement à la fois feutré, hectique (!) et quelque peu lobotomisé. J'ai même l'impression que tout le monde a envie d'être ailleurs tout en étant résigné à être là. Les deux agents accompagnateurs qui nous accompagnent partout, et enregistrent nos entretiens, m'intriguent. J'hésite à penser qu'ils s'ennuient fermement ou qu'ils tentent de copier notre travail ou encore qu'ils veillent simplement, mais à quoi, je l'ignore...
Ce qui est fou, c'est que ma collègue parle en chinois avec Ricken, le traducteur, qui reformule ses phrases en chinois à l'assemblée".
Et du dernier jour :
"Nous sommes 16 autour d'une table immense, en bois laqué. Devant chaque chaise, un écran d'ordinateur rétractable. Au fond, un immense écran plat et une caméra. A côté, les trois accompagnateurs qui nous ont suivis toute la semaine s'activent toujours à la prise de notes. Nous avons tous un verre d'eau chaude à portée de main. Juste en face de moi, un monsieur, que je ne me souviens pas avoir vu pendant la semaine, dort, la tête sur ses bras croisés. De temps à autres, il se relève pour laisser son chef dodeliner quelques instants plus tard. Nous ne recueillons aucun commentaire sur notre analyse. C'est étrange, venant d'un Moyen Orient où tout est sujet à discussion. Comme beaucoup d'autres, cette réunion est fastidieuse. Le ressenti est mou. Le fait de parler assis, sur une chaise plus basse que la table, en face d'une ronde d'écrans et d'une assemblée muette est curieux. C'est comme enfoncer du mou. Nous en avons perdu 2. Un téléphone sonne. 3 à présent. A l'extérieur, le brouhaha soudain d'une cour de récréation se fait entendre. Je me mets à bailler moi-même, bien que nous ayons réussi à déclencher une sorte de discussion. Je n'ai pas fait une nuit complète depuis longtemps. Mon œil gauche me fait mal."
Curieusement, aujourd'hui, ce ne sont pas ces souvenirs que me reviennent de ce séjour. Je garde surtout en mémoire les repas copieux, les pommes allumettes vinaigrées, tout juste revenues, à la fois molles et croquantes, et les jus de noix de coco façon pure orthodoxe, dont je buvais jusqu'à six cannettes par repas.
Une année et quelque plus tard, à la baie de Catembe, je laisse le vent frais du printemps me taquiner pendant que j'observe Maputo, qui s'étire de l'autre côté de l'eau. L'envie d'écrire m'est revenue lentement. Elle s'est imposée d'elle-même après une journée au soleil, à marcher au bord de la mer, marchander dans un mélange d'anglais et d'espagnol, et manger des poissons et crustacés. La vie ici semble la fois moins confortable et plus tranquille. Les pêcheurs se mettent à 4 ou 5 pour tirer le filet de l'eau. Les HLM d'inspiration soviétique rivalisent avec les constructions portugaises, les habitations modestes, les immeubles modernes et les villas. On sent bien que la ville change. Les habitants nous le confirment : Maputo n'est plus ce qu'elle était. Ce constat me transporte à Beyrouth, le temps d'une pensée pieuse pour un certain urbanisme, reflet d'une autre qualité de vie, qu'ont emportée à tour de grue des entrepreneurs attirés par des gains colossaux. Maputo, Le Caire, Beyrouth, Dubai, Pékin : on y retrouve les mêmes facettes d'un mal-développement effréné, qui éradique l'ancien bien plus vite qu'il ne faudrait à l'esprit humain pour s'adapter au changement.
Mais cette frénésie quasi-anarchique n'a pas encore touché Catembé. Ici, on n'entend que le bruit des vagues après 21h et on arrive encore à l'entendre en plein jour, entre quelques bruits d'activité humaine. Le soleil du printemps est magnifiquement radieux. La plage s'étend paresseusement à gauche et à droite du Gallery Hotel, laissant 10 mètres de sable au public, accueillant quelques barques de pêcheurs par-ci ou par-là. A une heure de marche de là, l'effervescence est de mise au petit port, qui reçoit régulièrement de petites embarcations-taxis et où le ferry de Maputo, toutes les heures, déverse un flot coloré de personnes, de voitures et de marchandises de tout type, qui envahissent l'allée principale dans un brouhaha extraordinaire, avant de s'éparpiller vers des destinations finales variées.
La traversée coûte 5 Meticals soit 13 cents ou 200 LBP.
2 commentaires:
Welcome back Nadche :)! "Une qualite de vie emportée par des grues et des gains colossaux", dis-tu ... etendue sur mon transat a la Marina (Dbaye) je regarde les yeux mi-clos ces monstruosités de bétons qui happent irrevocablement, irremediablement les pinedes des collines, autant se retourner vers la mer, polluée sans doute, mais toujours bleue à ciel ouvert ... good to read u again :)!
Oui, à quand la suite? :-)
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